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La bécasse au pays du canard
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18 avril 2013

Appelez moi Caroline

Nous arrivions sur notre concession. Il faudrait faire fructifier cette terre pendant de longues années pour que l'état nous en reconnaisse la pleine et entière propriété. Papa décida donc de commencer par délimiter le pré.

Maman avait toujours eu envie d'une aubépine. Cela lui rappelait les haie de son cher pays de Vendée. Papa commanda des pieds d'aubépine qu'il intercalerait avec des pieds de charme.Il expliqua que les aubépines empêcheraient les chevreuils de dévaster le potager à chaque printemps.

Un matin, il annonça qu'il était temps de préparer la plantation de la haie et qu'il comptait sur l'aide de toute la famille pour le faire. C'était un samedi et les garçons n'allaient pas à l'école ce jour là. Tout le monde sortit donc de la maison. On rassembla les outils, et l'on se rendit à la limite du pré, là où la haie devait être plantée. Maman tira un cordeau bien droit d'un bout à l'autre du pré, elle commença à mesurer et tous les mètres, les petites filles devaient planter un bâton. C'est là qu'un arbuste serait planté.

Avec sa pioche et sa pelle papa fit des trous de la largeur et de la profondeur d'un bras. Les garçons, à tour de rôle, finissaient de creuser le trou avec une tarière manuelle. C'était un travail long et fatigant.

A midi, Papa tout le monde rentra déjeuner. Maman avait mis le matin un grand plat de riz, de viande et de courgettes dans le fourneau. Il avait cuit tout doucement pendant que nous travaillions. Tous mangèrent de bon apétit puis les filles firent la vaisselle et rangèrent la salle, et l'on retourna travailler dans le pré. L'hiver avait été long et pluvieux cette année là, des mares s'étaient formées dans le pré. Pendant que papa, les garçons et maman travaillaient, les petits s'amusaient à barboter dans l'eau. Il y avaient des têtards, certains tout petits et d'autres plus gros. Ils filaient entre les doigts quand on essayaient de les attraper, mais si l'on prenait beaucoup d'eau à la fois dans ses mains, alors on pouvait en pêcher un grand nombre. L'une des filles arriva même à en attraper onze à un moment.

A la fin de la journée, tous les trous étaient creusés. Il y en avaient 97. Maman était très contente parce que tout le monde avait participé au travail et Papa était satisfait parce que le plus gros du travail était fait. Il savait qu'il ne pourrait pas planter les arbres dans la semaine parce que la concession ne leur permettait pas de vivre et qu'il lui faudrait parti travailler, mais une fois les trous faits, maman pourrait se charger de mettre les arbres. Tout le monde était fatigué ce soir là. La journée avait été chaude, aussi lorsque maman annonça son intention de servir du pain et du fromage pour le dîner tut le monde fut content.

Le mercredi, Maman planta les arbustes. Ils étaient encore tout petits. Elle organisa le travail de façon à ce que chacun eût une tâche à accomplir. L'un cassait les mottes avec un bigassou, l'autre plantait les arbres et le troisième allait dans les mares chercher l'eau avec un seau pour arroser les arbres qui venaient d'être plantés. Régulièrement, chacun changeait de tâche. C'était fatigant de casser les mottes parce que la terre était dure, mais c'était très agréable d'arroser. On allait au milieu de la mare, l'eau était fraîche et la mare était ombragée. Le reflet des arbres dessinait des formes bizarres sur l'eau et en dessous, nageaient les petits têtards. L'eau remontait les vêtements si bien qu'à la fin de la journée maman rit en voyant que tout le bas de sa jupe était couvert de boue. Cela donnait une drôle d'allure.

Il faisait beau. Un souffle de vent rafraîchissait cette chaude journée. L'herbe ondulait tantôt bleutée tantôt dorée.

Quand Papa rentra le soir, tous les arbres étaient plantés et arrosés. Il fut très fier de ses enfants qui avaient bien aidé.


Désormais, il n'y aurait plus qu'à attendre que la haie grandisse.

 

 

Bécasse pour Laura Ingalls, avec un clin d'oeil à Dame Laurrier Rose

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
A
Très joli ! Je les ai lus aussi, les romans, quand j'étais petite, j'en garde un très grand souvenir.
L
une bonne série de romans à faire lire et à relire sans hésitation ! Pour nous les plantations se limiteront à 1 hortensia et quelques cosmos...
F
Je suis d'accord avec un précédent commentaire, vous avait l'âme d'un écrivain. En tous les cas chapeau pour tant de travail et bien sûr, nous souhaiterions voir les photo ..... à l'occasion.<br /> <br /> Bonne soirée les Ingalls :)
A
Et la roue du charriot, elle est réparée ? Dans chaque épisode ou presque elle se casse. Faut croire que les réparations de Charles ne sont pas extras...
Z
une belle et touchante histoire ...<br /> <br /> douce soirée<br /> <br /> tu es mon rayon de soleil après une journée difficile <br /> <br /> bises du soir<br /> <br /> Nathalie
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