Je n'ai rien à me mettre.
C'est ce qu'a pensé la Bécasse cet après midi en sortant du magasin.
Tout à commencé lorsque la Bécasse et monsieur l'Echassier ont reçu l'invitation aux 40 ans d'un ami d'enfance de ce dernier.
Une fois résolue le problème de la garde des enfants, la Bécasse a immédiatement songé à la jolie tenue qu'elle revêtirait pour l'occasion. Seulement, voilà : la Bécasse doit bien admettre qu'elle a des difficultés à s'habiller. Comment faire pour tomber juste, pour que ce ne soit no trop, ni trop peu élégant ?
Devant ce dilemme, elle a prié Monsieur l'Echassier de se renseigner auprès de leurs amis pour savoir s'il y avait un "dress code". Réponse : il n'y a pas de dress code, chacun vient comme il veut, détendu.
Voilà qui n'arrangeait pas du tout les affaires de la Bécasse. Et pour deux raisons : traînant pour cause d'enfants-morveux-aux-doigts-collants-du-dernier-goûter un éternel gros pull accompagné d'un jean de couleur improbable, elle aurait accueilli avec joie l'occasion de s'habiller avec élégance, ensuite, c'était suffisamment imprécis pour finir de la rendre complètement indécise.
A la recherche d'idées elle a commencé à fureter sur les sites de confection dans l'espoir de trouver la petite chose adéquate. Elle a fini par dénicher un pantalon au tissu très fluide et aux jambes très larges dans les tons taupe. Elle a pensé qu'avec ses ballerines noires à bout doré, une tunique noire et une étole taupe aux fils dorés l'affaire était pliée. Sur le site de la même boutique, elle a même visé une paire de boucles d'oreilles qui devaient compléter le tenue à merveille. Tout y était : simple, chic, confortable ... ne restait plus qu'à essayer. Pour cela elle a attendu que les Chèques Cadeau du CE arrivent : la tenue ne lui coûterait pas un centime. C'était parfait !
Cet après-midi, la Bécasse a eu une heure devant elle, et a donc décidé d'en profiter pour aller au magasin faire ses emplettes.
Il faisait beau, le temps doux, et dans la voiture elle se voyait déjà sortir du magasin enchantée de ses achats.
L'affaire a commencé à se gâter une fois dans le magasin : pourquoi diable ne range-t-on pas les vêtements par catégories ? Il s'est écoulé un bon moment avant qu'elle ne repère le fameux pantalon, il n'en restait plus qu'un, mais c'était bien sa taille. Ouf!
Puis elle s'est dit qu'un cardigan, ne serait pas de trop s'il faisait frisquet. C'était reparti pour la chasse au cardigan... enfin celui là trouvé, elle s'est dirigée vers la cabine d'essayage, un peu par acquis de conscience pour vérifier que le pantalon convenait.
C'est là qu'il lui a fallu perdre ses illusions. Non, vraiment ça ne pouvait pas aller : le pantalon fermait bien à la taille, mais il était juste au hanches et faisait d'affeux plis, et puis... il aurait fallu que la Bécasse mesurât bien 10 cm de plus pour ne plus faire le ménage avec le bas des jambes !
On enlève, on se rhabille, on ressort, et on cherche autre chose. A ce stade, elle s'est dit que la petite robe noire passe partout, mais bien accessoirisée était sa planche de salut. Robe oui, mais pas question pour la Bécasse de porter l'un de ces pulls à peine rallongés et plus qu'indiscrets pour peu l'on se baisse un peu.
L'affaire devenait très compliquée !
Elle a fini par mettre la main sur quelque chose d'assez sobre aux petites manches courtes (en hiver, encore une chose qui échappe à l'entendement de la Bécasse).
Direction la cabine d'essayage avec deux tailles sous le bras cette fois.
La Bécasse a enfilé au hasard l'une des deux robes,et a bien dû admettre que non, ce n'était pas possible comme cela. Un coup d'oeil sur l'étiquette lui a appris qu'il s'agissait de la taille la plus grande. L'encolure bateau lui faisait une carrure de déménageur, le tissu stretch lui boudinait le ventre, les fesses... La robe était trop large en haut, trop étroite en bas... catastrophe.
La Bécasse s'est regardée dans la glace et s'est demandé un instant si c'était elle qui était si mal faite ou si les vêtement étaient mal coupés. Elle a préféré opter pour la seconde option. Il faut savoir se ménager.
Elle a reposé les deux robes dans le rayon, cherché vaguement autre chose, fini par comprendre qu'à moins d'acheter une jupe en faux cuir elle ne trouverait rien, a craqué pour un petit chapeau mignon, cherché des boucles d'oreilles sans trouver celles qui étaient en vente sur le site de la boutique et s'est dirigée avec son cardigan et son chapeau vers les caisses désespérément vides. La Bécasse a commencé à attendre tout en se disant que l'heure d'aller chercher ses petites à l'école approchait et qu'elle n'aurait pas le temps d'aller dans un autre magasin. Une employée est passé à côté d'elle sans paraître la voir (trop grosse voire difforme et transparente, la Bécasse ? ) cela a fini d'exaspérer la Bécasse qui a laissé ses articles sur le comptoir et est sortie sans autre forme de procès, passablement exaspérée sous le beau soleil hivernal.
Je vais donc aller toute nue (non vous n'aurez pas de photo) samedi, mais le prochain qui me dit que le pouvoir d'achat des Français baisse et qu'ils dépensent moins, je l'envoie s'acheter des fringues !!!
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